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Chine : des dizaines de morts et de blessés dans une attaque

 

Une dame pleure les victimes d'une attaque «terroriste» ayant eu lieu en mars à la station de train de Kunming, dans la province du Yunnan, au sud-ouest du pays.

 

Une attaque qualifiée de «terroriste» par l’agence de presse Chine Nouvelle a fait des dizaines de morts et de blessés au Xinjiang, région musulmane du Nord-Ouest du pays.

Un gang d’assaillants «armés de couteaux» a attaqué lundi matin un poste de police et des bâtiments officiels dans le district de Shache —ou Yarkand dans la langue ouïghour—, a indiqué l’agence de presse chinoise.

«Des dizaines de civils à la fois ouïghours (minorité musulmane majoritaire au Xinjiang)et Han (Chinois de souche) ont été tués ou blessés», a-t-elle précisé, citant la police locale. «Les policiers présents sur les lieux ont abattu des dizaines de membres de la bande (des assaillants) (…) D’après les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’une attaque terroriste préméditée», a poursuivi l’agence officielle, ajoutant que «d’après les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’une attaque terroriste préméditée».

Selon Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour, une organisation d’exilés, vingt Ouïghours ont été tués et 10 blessés dans des affrontements qui ont fait 13 morts dans les rangs des forces de l’ordre, ces dernières ayant arrêté 67 personnes. M. Raxit cite une source locale, mais les informations en provenance du Xinjiang restent difficiles à vérifier de source indépendante.

Vague d’attentats
La Chine a connu ces derniers mois une série d’attaques meurtrières dans des lieux publics, au Xinjiang et en dehors de la région, imputés par les autorités à des islamistes ouïghours. Dans un commentaire signé, Chine Nouvelle qualifie l’attaque d’«acte blasphèmatoire» contraire à «l’esprit du ramadan».

Un attentat suicide a notamment été commis courant mai sur un marché d’Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant 43 morts, dont les quatre agresseurs, et une centaine de blessés, le plus sanglant dans la province depuis les émeutes interethniques en 2009 entre Han et Ouïghours à Urumqi.

En réaction, Pékin a annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s’est traduite par des dizaines d’interpellations, des condamnations massives, des exhibitions publiques de «terroristes» et des exécutions au terme de procès expéditifs.

Dans ce même district de Yarkand, cadre de l’attaque menée lundi, à 200 km environ au sud-est de la ville de Kachgar, huit assaillants avaient été tués fin décembre par la police dans l’attaque d’un commissariat par des personnes armées de couteaux et d’explosifs.

Le Xinjiang compte plus de neuf millions de Ouïghours, des musulmans turcophones, dont une frange radicale est, selon les autorités, à l’origine des attentats meurtriers des derniers mois. Mais des groupes de défense des droits de l’homme estiment que la politique répressive menée par Pékin à l’encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions et les violences dans la région. De nombreux Ouïghours, hostiles à la tutelle de Pékin, se disent victimes de discriminations et exclus des efforts d’investissements au Xinjiang.

Difficultés de prendre part au ramadan

Les autorités chinoises ont fortement restreint pour les musulmans du Xinjiang les possibilités d’observer le jeûne du ramadan. Les fonctionnaires, les enseignants et les étudiants se sont vu interdire de prendre part aux pratiques religieuses traditionnelles associées au mois sacré musulman, selon des instructions publiées par divers sites gouvernementaux.

A l’opposé, les personnes qui rompaient ostensiblement le jeûne ont été félicitées, un bureau gouvernemental du bassin du Tarim ayant ainsi publié une photo montrant ses employés musulmans en train de déjeuner.

«Quoique que ce repas ait eu lieu pendant le mois du ramadan, les cadres, qui y ont pris part, ont affiché une attitude positive», avait commenté ce bureau. De nombreux Ouïghours, hostiles à la tutelle de Pékin, se disent victimes de discriminations et exclus des bénéfices des investissements au Xinjiang.

 

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