Le cancer «qui va disparaître»
La raison de ce déclin est toute simple : le test de Papanicolaou (Pap test), qui permet de détecter le virus du papillome humain (VPH), à l’origine du cancer du col de l’utérus, est entré dans la routine des examens gynécologiques. Il a alors été possible de prévenir ce cancer, plutôt que de constater sa présence.
«Depuis 10, 15 ans, c’est très stable», regrette toutefois le spécialiste qui, bien entendu, voudrait que les chiffres ne cessent de baisser. «Mais il va y avoir un changement majeur avec la vaccination [contre le VPH, lire l’autre texte], on verra dans 20 ans, mais il y aura de nouveau une baisse, peut-être même la disparition de ce cancer», lance-t-il, enthousiaste.
D’ici là, il faut continuer à prévenir. «La meilleure façon est de faire une cytologie, une recherche du VPH, tous les deux ou trois ans», explique Michel Roy.
La plupart des femmes atteintes du VPH élimineront le virus naturellement. Pour les moins chanceuses, ce virus peut virer en lésions précancéreuses… une terminologie qu’on n’aime pas entendre. Ce qui est plus réjouissant, c’est que «ça se soigne bien, par ablation de la lésion et dans 95 % des cas, il y a une seule intervention à faire, puis c’est la guérison», relate le Dr Roy.
Guérison
Si les lésions précancéreuses évoluent et deviennent cancéreuses, on emploie les grands moyens. «Les femmes qui ont eu des enfants ou qui sont certaines de ne pas en vouloir, on leur enlève l’utérus», dit l’expert, en précisant que le taux de guérison est alors excellent. «Pour les femmes de moins de 40 ans qui veulent encore des enfants, selon la lésion, on procède à l’ablation d’une partie du col de l’utérus, sans éliminer la possibilité d’avoir des enfants.»
Le Dr Roy a d’ailleurs été le premier en Amérique du Nord à intervenir de la sorte, au début des années 90. Là aussi, la guérison est quasi assurée.
Mais comme tous les cancers, tout dépend de l’étendue de la maladie. Le temps est un allié : plus on détecte le cancer tôt, plus on a des chances de l’éradiquer. «Cinquante pour cent des patientes qui ont un cancer du col de l’utérus envahissant n’ont pas eu de cytologie régulièrement», regrette-t-il. À bon entendeur…
Les grands rendez-vous médicaux au cours d’une vie… juste pour vous!*
À partir de 21 ans et jusqu’à 65 ans : test de Papanicolaou (Pap test) tous les deux ou trois ans (détection du VPH)
Entre 19 et 40 ans : examen de la vue tousles 10 ans
Entre 41 et 55 ans : examen de la vue tous les cinq ans
Entre 56 et 65 ans : examen de la vue tous les trois ans
À 65 ans et plus :examen de la vue tous les deux ans
Entre 50 et 75 ans : bilan lipidique tous les trois à cinq ans (cholestérol)
À partir de 40 ans : dépistage du diabète tous les trois ans
Entre 50 et 75 ans : test de dépistage du cancer colorectal tous les deux ans
Entre 50 et 74 ans :mammographie tous les deux ou trois ans
Données recueillies par Sophie Gall
Source : Collège des médecins
* Cette note n’est pas exhaustive et n’est valide que pour les personnes en bonne santé. Si vous souffrez de problèmes de santé chroniques, il se peut que vos échéances médicales ne soient pas les mêmes. Si on trouve certaines pathologies dans votre famille, il se peut que vous soyez des personnes dites «à risque» et que votre médecin souhaite procéder à des examens précis plus tôt dans votre vie ou plus fréquemment. Si vous observez un changement dans votre état de santé, consultez un médecin.
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