États-Unis : ne dites plus Internet, dites Google
On savait déjà que Google était ultra-majoritaire dans le secteur des moteurs de recherche avec plus de 90 % de part de marché en Europe et en Amérique du Nord. Mais ce qu’on ne savait pas (encore), c’est que Google est désormais un véritable colosse. À elle seule, la marque représente en moyenne un quart de tout le trafic mesuré par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) nord-américains selon Deepfield. Le géant est donc plus gros que “Facebook, Netflix et Twitter réunis”, note le cabinet d’étude.
Autre fait, tout aussi impressionnant : en moyenne, plus de 62 % de tous les appareils (PC, smartphones, TV, etc.) qui se connectent à Internet en Amérique du Nord le font au moins une fois par jour à un service Google. Interrogé par Wired, Craig Labovits, qui a dirigé l’étude, explique que Google accapare un tel trafic en grande partie grâce à YouTube, même si la recherche, les outils webmasters (Google Analytics) et la publicité sont “loin d’être insignifiants”. L’analyste note que cette augmentation de la part de Google, qui ne dépassait pas 6 % du trafic il y a encore 3 ans, a pu être facilitée par le développement de serveurs externes de Google.
Discret sur les serveurs externes
Pour faciliter l’accès à ses produits, Google a en effet multiplié la construction de serveurs auprès des FAI. Ces serveurs vont stocker une partie des informations les plus populaires (une vidéo YouTube qui connaît un fort succès par exemple) pour les servir directement aux clients du FAI sans avoir à aller la “chercher” jusqu’à un data center du géant américain, plus éloigné. Historiquement, le moteur de recherche rechignait à construire (à ses frais) ce type d’infrastructure et est resté très discret sur ce changement de politique aux États-Unis. De peur de réveiller des appétits ?
La question de la responsabilité des investissements est en effet au coeur du conflit qui oppose le FAI français Free à Google, notamment au sujet de YouTube. Le français et l’américain se renvoient la balle quant à celui qui doit investir dans les “tuyaux” d’Internet pour assurer une vitesse suffisante aux internautes aux heures de pointe. La nouvelle politique nord-américaine de Google risque donc de donner des arguments du côté français. À moins que le poids croissant du géant ne déséquilibre encore un peu plus les négociations.
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