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En Chine, la politique de l’enfant unique fait (enfin) débat


Mettre en cause la politique de l'enfant unique n'est pas tabou en Chine, qui s'inquiète désormais de son déclin démographique.

Des insultes, des menaces et des levées de boucliers. Yi Fuxian avait fini par ne plus y prêter attention, tant elles étaient nombreuses chaque fois qu’il prenait la plume pour critiquer la politique de l’enfant unique. En 2007, ce démographe sino-américain avait frappé très fort en détaillant, dans un livre inédit, les conséquences désastreuses du contrôle des naissances sur la société chinoise. Publié à Hong Kong, Un grand pays dans un nid vide, un pavé de 360 pages, s’attaquait à l’époque à un sujet bien trop sensible pour paraître en Chine continentale.

Six ans plus tard, Yi Fuxian peut enfin savourer sa victoire. Son étude a été publiée en février par la China Development Press, une maison d’édition… sous la coupe du Conseil d’État, le gouvernement chinois. « Regardez, c’est incroyable ! » s’extasie-t-il dans sa petite chambre d’hôtel en prenant bien soin de pointer son index sur la couverture du livre où figure, tout en bas, le nom de l’éditeur. Professeur depuis douze ans aux États-Unis, cet obstétricien de formation a fait le voyage jusqu’à Pékin pour donner des conférences à des étudiants qu’il espère rallier à sa cause : l’abandon pur et simple du planning familial.

Comme Yi Fuxian, les démographes chinois sont de plus en plus nombreux à demander un assouplissement, voire la fin, de la politique de l’enfant unique, mise en place il y a trente-trois ans. Elle s’applique aujourd’hui, au sens strict, à 63 % des couples chinois. En sont exclus les minorités ethniques, les familles dont les deux parents sont eux-mêmes des enfants uniques et les ménages en zone rurale dont le premier bambin est une fille.

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