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SYRIE • L’Iran ne lâchera pas le morceau

Un dessin de StavroAvec la multiplication des signes indiquant que la communauté internationale va, d’une façon ou d’une autre, sévir contre la Syrie, la principale préoccupation maintenant est l’Iran.

La République islamique ne réagira peut-être pas directement en bombardant Israël ou la Jordanie, mais elle fera de son mieux pour défendre ses intérêts en Syrie. Les Etats-Unis devront par conséquent s’assurer qu’un plan sera mis en place pour endiguer tout renforcement de l’influence iranienne en Syrie, ce qui pourrait bien se produire après une frappe militaire. Il faut donc une stratégie à long terme, une stratégie qui prenne également en compte l’exacerbation des tensions entre chiites et sunnites en Syrie et au Liban.

L’objectif de l’Iran en Syrie n’est pas de protéger le régime d’Assad. L’Iran veut s’assurer de ne pas perdre son avantage territorial en Syrie, qui le relie principalement au Liban, à Damas et à la côte. Avec ou sans Assad et son régime, les Iraniens feront tout pour conserver cet atout même s’ils doivent se battre jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul sunnite en Syrie ni un seul chiite au Liban. C’est une chose qu’il faudra prendre en considération pendant et après l’éventuelle frappe militaire : l’une de ses conséquences pourrait être une escalade des affrontements entre sunnites et chiites.

Envoyer le Hezbollah ?
Maintenir son influence ne sera pas une tâche facile pour Téhéran. Mais l’Iran attaquerait-il ? La réponse est probablement non : l’Iran n’a jamais entrepris aucune action militaire contre les Etats-Unis ou leurs alliés, y compris Israël. Il utilise habituellement le Hezbollah pour cela, et l’économie iranienne ne peut pas se permettre une guerre contre la communauté internationale aujourd’hui.

En Syrie, le Hezbollah combat pour l’Iran, mais il n’utilise pas l’intégralité de sa force militaire. S’il avait carte blanche pour recourir à son armement lourd, le Parti de Dieu aurait remporté de plus grandes victoires sur le terrain en Syrie. Mais il ne l’a pas fait et ne le fera pas : l’objectif n’est pas de donner la victoire à Assad mais de protéger un territoire. Les armes du Hezbollah ne doivent servir qu’à une seule chose : protéger le programme nucléaire iranien. Si ce dernier est touché, le Hezbollah sera probablement utilisé pour faire la guerre à Israël.

Le plus important pour l’Iran, c’est son programme nucléaire
Si la Syrie est touchée, il est peu probable que le Hezbollah ou l’Iran fassent quoi que ce soit. Il faut comprendre que le Hezbollah est beaucoup plus important pour l’Iran que pour la Syrie. L’Iran ne sacrifiera pas le Hezbollah pour la Syrie dans une action militaire, et ne sacrifiera pas non plus l’armement lourd du Hezbollah. Alors que fera-t-il ?

Il n’y a que deux options :
1) L’Iran peut utiliser le Hezbollah et son équivalent en Irak pour déstabiliser encore plus la région. Cela fonctionnera jusqu’à un certain point, mais ne changera pas grand-chose sur le terrain en Syrie si l’Ouest est déjà très investi. Au contraire, cela accentuera les tensions intercommunautaires – qui ont déjà atteint un niveau périlleux –, et même le Hezbollah n’appréciera pas les répercussions.
2) La République islamique peut accorder davantage d’attention aux efforts diplomatiques afin de parvenir à un accord sur le programme nucléaire. Plus l’Iran perdra d’arguments de négociation dans la région, plus il sera prêt à accepter un compromis. Après tout, ce qui compte vraiment pour l’Iran, c’est le programme nucléaire. Dans tous les cas, le Hezbollah sera le grand perdant. Son implication en Syrie l’a détruit en tant que mouvement de résistance, aussi sur le plan régional que local. Ceux qui ont le plus à craindre ici sont les chiites libanais, qui devront payer le prix de tout ce qui précède.

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